Sébastien Sébastien

Une vie entropique…

Il arrive souvent, dans la vie, de se retrouver dans une sensation de stase, d’immobilisme.

Vous arrive-t-il souvent, dans la vie, de vous retrouver dans une sensation de stase, d’immobilisme ? d’avoir l’impression de ne pas avancer dans la réalisation de vos aspirations les plus profondes, malgré une volonté farouche de vous épanouir et de donner le meilleur de vous-même. Cette frustration, bien que sourde, est omniprésente. On a des projets, des rêves, des passions qui nous animent, mais un nombre infini de facteurs extérieurs viennent inexorablement ralentir, voire stopper, cette progression. Il y a ces petites obligations quotidiennes qui s’ajoutent sans cesse : le ménage à faire, les courses à acheter, les enfants à s’occuper, la famille à soutenir. Chacune de ces tâches, bien qu’indispensable à la bonne marche du quotidien, s’apparente à un frein. Elles nous éloignent petit à petit de ce que nous désirons vraiment accomplir, et à mesure que le temps passe, l’impression d’être englouti par des exigences toujours plus pressantes devient de plus en plus forte.

Il m’arrive des fois, et ce depuis de nombreuses années, de faire des rêves où ma volonté d’entreprendre une activité qui me passionne est soumise à une impossibilité matérielle. Amoureux du ski depuis ma tendre enfance, et ayant vécu jusqu’à la fin de mes études à la montagne, il arrive que ma frustration des sensations de ce sport de citadin parisien s’invite dans mes rêves. Je suis là, au pied des pistes, mais il me manque du matériel, un ski, des chaussures trop grandes, pas de veste…je ne suis pas à l’aise et je ne peux donc assouvir ma pratique, je ne peux pas ressentir les sensations que j’aime ! Aussi, j’ai pratiqué plusieurs années de la musique, j’étais batteur. Cette sensation d’épanouissement lorsqu’on joue avec d’autres musiciens, d’harmonie, est magique ! Dans mes rêves je me retrouve des fois sur le tabouret face à la caisse claire, mais il y a toujours un problème, le tabouret est trop petit ou trop éloigné, la caisse claire trop basse, la pédale de grosse caisse défectueuse… Ces rêves sont peut-être la retranscription d’une frustration due aux aléas de paramètres indépendant de ma volonté.

Cette lutte constante pour maintenir l’équilibre dans un monde en perpétuel mouvement génère une angoisse omniprésente. Le sentiment de frustration se fait sentir au quotidien : chaque minute consacrée à des tâches considérées comme extérieures à soi-même est vécue comme une perte de temps irrémédiable. Cette perte n’est pas simplement matérielle, elle touche le cœur même de la personne, son être profond, celui qui aspire à une vie plus cohérente avec ses désirs et ses passions. Or, le monde, par sa nature entropique, semble imposer une loi implacable : tout ce qui n'est pas constamment entretenu, maintenu, soutenu, finit par tomber en décrépitude. C'est le chaos qui guette, à chaque instant. Entretenir les relations, les obligations familiales, la carrière professionnelle, la santé personnelle… tout cela est un fardeau qui semble croître à mesure que l'on tente de le gérer. Le devoir de maintenir l'ordre, de lutter contre la dégradation, devient presque un impératif moral.

À cette lutte contre l'entropie s’ajoutent les forces externes qui accentuent cette pression intérieure. Le monde contemporain, avec ses crises économiques, ses conflits géopolitiques incessants, et ses médias anxiogènes, n’est pas un environnement favorable à la paix intérieure. La guerre, l’incertitude économique, la montée des inégalités, les crises sanitaires… toutes ces réalités s’imposent dans notre quotidien, alimentant une angoisse collective qui s’infiltre insidieusement dans la sphère individuelle. L’individu, à la fois spectateur et acteur de ce chaos, se retrouve souvent coincé entre ses aspirations à l’accomplissement personnel et la nécessité de répondre à des urgences extérieures. La pression sociale et médiatique l’invite à se concentrer sur ce qui est immédiat, sur ce qui est tangible, parfois au détriment de ce qui relève de la construction de soi à long terme.

Cette réalité présente un double frein : un frein externe, lié à la complexité du monde qui nous entoure, et un frein interne, plus insidieux, qui émane de la perception de notre propre impuissance face à ces forces extérieures. Le monde semble exiger de nous une forme d’engagement constant dans des tâches d'entretien, de maintien, voire de réparation. La quête de soi devient alors un projet secondaire, souvent relégué à la périphérie de notre existence, noyé sous les vagues incessantes des obligations et des préoccupations.

Cependant, malgré cette inextricable accumulation de frustrations et de pressions externes, il existe une voie possible vers la quiétude intérieure : celle de l'acceptation. Accepter que le monde extérieur soit tel qu’il est, avec ses crises, ses déséquilibres et son entropie. Accepter aussi que notre place dans ce monde soit marquée par la finitude et l’imperfection. Cette acceptation ne signifie pas une résignation, mais plutôt une forme de sagesse : comprendre que nous ne pouvons pas tout contrôler, que certaines choses échappent à notre maîtrise. C'est dans cette acceptation que réside une forme de paix intérieure, une capacité à être présent dans l’instant, sans chercher à fuir la réalité ou à la modeler selon nos désirs. C'est accepter la danse du monde tout en avançant à notre rythme, sans chercher à résister à ce qui est.

L’acceptation de cette condition, loin de brider nos aspirations, permet finalement de les apaiser. Quand on cesse de lutter contre le temps et le chaos, on libère une énergie nouvelle. Ce n’est plus le temps qui nous échappe grâce à la manière dont nous choisissons d’y répondre. En nous détachant du besoin de tout maîtriser, nous trouvons l’espace nécessaire pour nous réaliser, pour avancer à notre propre rythme, dans un mouvement plus serein. C’est ainsi que, même dans un monde en perpétuelle dégradation, nous pouvons espérer trouver l’équilibre et l’épanouissement : non pas en luttant contre l'entropie, mais en apprenant à danser avec elle.

Cette réflexion m’inspire beaucoup au travers de ma peinture. Cette notion de chaos entropique est un thème qui laisse une belle part à l’abstraction émotionnelle, à la matière car l’entropie est intimement liée au concret, au matériel. Cette notion est imbriquée avec celle de la place du soi dans ce monde mouvant et décroissant. Nous sommes là pour soutenir le monde par nos actions quotidiennes et notre construction de vie. Nous nous plaçons donc à mi-chemin entre le chaos et l’ordre. Vous pouvez ressentir cette sensibilité et cette réflexion dans mon œuvre « Entropy ».

Et vous cela vous arrive-t-il aussi d’entrevoir le monde comme une lutte permanente au maintient de sa viabilité ? Rejoignez mes contacts privés afin que nous puissions échanger sur le sujet et apporter votre expérience et votre soutien à mon travail d’artiste.

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Sébastien Sébastien

Graffitologie

Cependant je reste profondément amoureux du graffiti, de sons essence, de sa liberté, de sa diversité, de ses lois et de son côté insaisissable. Il représente le plus grand…

Photo de Candice Seplow sur Unsplash

En voilà un mot qu’il est bizarre !

Je m’apprête à vous parler d’un sujet épineux, un peu délicat, sur un fait de société que beaucoup ignorent mais que beaucoup côtoient, tous les jours. Surtout les urbains comme moi. Vivre aujourd’hui en ville implique d’être confronté directement ou indirectement à l’incivilité des uns et des autres. En voiture, en transport en commun, entre voisins, au bureau… chaque contexte donne lieu à son lot de gênes occasionnées.

Le graffiti, et le tag en particulier peut susciter un sentiment de malaise et d’anxiété lorsqu’un individu lambda y est confronté, car il est associé à une culture qui reste encore méconnue du grand public. Associé au Hip-hop depuis la naissance de ce dernier, le graffiti a une vie en soi, indépendante de toute mouvance culturelle ou musicale. Sans vouloir rappeler ici l’histoire de ce dernier, il est important de souligner qu’aujourd’hui les amalgames ne sont plus aussi évidents qu’avant. L’esprit et les valeurs communs d’hier se sont dissipés à travers le temps et les chemins différents empruntés par les protagonistes des disciplines sœurs d’avant ont tracés leur voie.

Le graffiti ne fait plus référence au rap et vice et versa. L’esprit commun d’hier n’est plus car les mentalités ont évoluées et comme le disait tonton David, chacun sa route chacun son chemin… Cependant le graffiti est toujours perçu comme la représentation sauvage, anarchique du hip-hop dans l’inconscient collectif. Une image pas toujours glorieuse aux vues de ce qu’est devenu le rap aujourd’hui… bien que personnellement grand adepte du hip-hop de la fin des années 80 à la fin des années 90, je ne peux m’identifier aujourd’hui dans ce qu’il est devenu.

Avec le recul des années, la maturité se faisant plus présente, je me suis beaucoup questionné sur les fondements et la légitimité de ce que je faisais. Parfois la culpabilité de participer à un climat d’insécurité et d’incivilités dans la société m’a fait réfléchir à l’utilité de mes actions et de mon appartenance à une « communauté » qui enfreint les lois et les interdits et m’associe à un comportement puéril et stérile dont les codes ne sont basés que sur l’égocentrisme et la surenchère. Cela n’aide pas forcément à briller en société ! Il est plus flatteur de dire que l’on est artiste que vandale c’est un fait. Cependant je reste profondément amoureux du graffiti, de sons essence, de sa liberté, de sa diversité, de ses lois et de son côté insaisissable. Il représente le plus grand mouvement artistique de tous les temps ! C’est indéniable, aucun autre mouvement n’a jamais autant conquis le monde, de par ses adeptes, ses supports, ses styles… un engouement en perpétuelle croissance qu’il est forcé d’admettre. C’est pourquoi on ne peut continuer à confondre le graffiti avec le rap ou le hip-hop. Ceux qui prétendent que le graffiti en est une discipline indissociable ne vivent pas dans le monde actuel. À une époque certes, bien que présent avant, le graffiti a pu faire partie de ce courant, mais sa liberté intrinsèque en a fait un élément à part.

Où en sommes nous alors aujourd’hui ? Qu’en est-il de ce plus grand mouvement artistique de tous les temps ? Je dirais que c’est une communauté avant tout, un vecteur de rencontres, de partages, de traits communs à des personnes en quête d’identification dans la société. Car au delà des apparences, les personnes qui pratiquent le graffiti sont le plus souvent des individus en recherche identitaire. Il y a une difficulté à s’identifier aux profils classiques sociétaux, à s’intégrer dans une société au format de vie classique. Mais aussi une difficulté à s’assumer en tant qu’être humain noyé dans la masse et l’anonymat. Un paradoxe un peu schizophrénique car le but ultime du graffiti est bien la notoriété anonyme ! Être partout aux yeux de tous sans que personne ne sache qui on est … c’est le vrai game. Souvent marginalisé, l’artiste graffeur peine à trouver la reconnaissance qu’il cherche dans la société. Pas sous la forme d’artiste reconnu mais sous la forme de citoyen à part entière. Enclin souvent à des problèmes psychologiques, d’alcool, de drogue, d’égocentrisme exacerbé, de violence, il est difficile pour lui de s’affirmer dans sa singularité artistique car au final le carcan de cette mouvance fini par emprisonner l’artiste dans des codes réducteurs.

En cela le graffiti et l’art dans la rue (et non pas le street art) représentent un véritable vivier d’artistes potentiels. C’est une véritable école d’art, chaotique et désordonnée, mais tellement pleines de vérité et de sincérité. En ce terme d’artiste je veux exprimer les qualités essentielles pour être un vrai artiste, la réflexion, la démarche, la maîtrise et le dévouement. Et dans le graffiti chaque acteur approche de plus ou moins près ces préceptes, et lorsqu’il les embrasse tous, alors il devient le véritable artiste qu’il doit être, et se détache de par sa singularité de cette communauté qui l’a vu naître. C’est comme un enfant qui devient grand et quitte le foyer familial pour vivre sa propre vie car le désir d’affirmation est trop grand.

Cette analogie est intéressante afin d’analyser le positionnement d’artiste plus ou moins accomplis. Le fait d’être enfermé dans les codes établis du graffiti et de ne pas arriver à en sortir montre un manque de recul sur soi et une créativité prisonnière d’une image d’Épinal stéréotypée. L’artiste en est réduit alors à un mimétisme mainte fois reproduit et se noie tout seul dans sa pratique aveugle et impersonnelle de la discipline. Ce qu’il est important de déplorer, c’est que le graffiti en soi ne pourra jamais être considéré comme un art majeur à l’égal de l’art contemporain car sa spontanéité, sa diversité, son manque de fond et sa gratuité en font un art trop populaire et futile. C’est toute l’ambivalence de ce mouvement. Tous les graffeurs qui ont réussis à devenir de véritables artistes sont ceux qui ont su sortir leur épingle du jeu en exploitant à fond la petite différence qui les démarquaient de leurs pairs.

Donc n’ayez plus peur du graffiti, il n’est pas là pour vous rappeler que la société est dangereuse, il y a les médias pour cela. Il n’est que la manifestation d’un terrain de jeu planétaire d’une poignée d’individus en mal d’existence dans une société anxiogène. Un jeu avec ses règles, ses codes, et ses leaders. Une pépinière d’artistes en devenir qui feront l’art contemporain de demain, si du moins ils arrivent à en sortir vainqueur, car le piège est de ne pas tombé dans une professionnalisation de décorateur ou dans un acharnement aveugle emprisonnant, et c’est ce qui peut arriver à beaucoup d’entre nous. Toute cette réflexion est subjective et n’appartient qu’à moi, mais je pense avoir assez de recul et d’expérience dans le domaine pour en donner un avis objectif. Maintenant que vous avez un autre regard sur le graffiti, j’essaierai dans le prochain article de comprendre ce qu’il représente aujourd’hui au sein de l’Art et de son marché, en mettant en lumière son influence et sa présence…

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Sébastien Sébastien

Die in the USA

L’Amérique a besoin d’ennemis pour exister. Sans adversaire(s), son discours ne tient plus. Son modèle s’écroule face à la réelle complexité du monde. Cette vision dualiste

Jimmy Carter n’est plus. Vive Jimmy Carter !

L’Amérique est en berne, mais de quelle Amérique parlons-nous ? Car aujourd’hui il semble y avoir deux Amériques frontalement opposées. Un pays paradoxale, pleins de contradictions, se posant et s’imposant comme un modèle à suivre. Un pays qui nous a délivré à deux reprises des joutes du fascisme, un pays prônant la liberté sans concessions et qui, après tant d’années d’influence, nous met face à un dilemme existentiel, à nous européens.

Sans l’Europe, l’Amérique n’est pas. Ses racines sont ici avec nous, son histoire aussi. Nous partageons donc une ADN commune qui en fait nos cousins éloignés. Cependant, aujourd’hui notre indépendance n’est plus. Et ce depuis la mort de De Gaulle, nous sommes entré dans la zone d’influence culturelle américaine. Symbole de liberté absolue, l’individu est au cœur de sa mentalité, contrairement au communisme qui comme vous le savez est son ennemi juré. Le libéralisme sans concession servant la réalisation personnelle à travers un modèle de réussite basé sur la fortune en a fait le pays du self made man à la Elon Musk ou héros sociétal adulé par l’inconscient collectif primaire. Ce héros qui a souffert mais qui par sa soif de justice et de liberté a su surmonter et écraser son adversaire pour se glorifier à lui même et aux autres et par les autres. Tous les films hollywoodiens sont construit sur ce modèle, cette vision manichéenne du monde.

L’Amérique a besoin d’ennemis pour exister. Sans adversaire(s), son discours ne tient plus. Son modèle s’écroule face à la réelle complexité du monde. Cette vision dualiste de la vie est pernicieuse et simpliste. Premier producteur d’armes au monde, première armée du monde, premier belligérant dans de nombreux conflits, premier sur la mortalité par armes à feu (hors guerre), premier et seul pays à avoir utilisé l’arme nucléaire… bref, certains palmarès méritent de ne plus exister. Certes la liberté individuelle est fondamentale pour chacun, mais ne doit pas constituer une raison pour la défendre au-delà des frontières qui la contienne, car la liberté s’arrête où commence celle des autres et ça les États Unis ne l’ont pas inclus dans leur mentalité.

La liberté, ce mot galvaudé par la statue en est presque devenu une prison expansionniste (oui c’est un paradoxe). Prisonnier de leur liberté absolue, les américains se sont enfermés dans un raisonnement binaire. La preuve, il n’y a que deux partis politiques chez eux. Les bons et les mauvais, tout dépend de quel côté on se situe pour connaître son adversaire. Un raisonnement à ne pas prendre à la légère pour nous européens si l’on ne veut pas finir comme eux, avec des populistes manichéens à la tête de nos gouvernements.

Le 20 janvier Donald Trump investira son mandat de président des États-Unis. Quasiment 20 jours après la mort du meilleur ancien président que l’Amérique ait connu. Oui meilleur ancien président, car Jimmy Carter a davantage brillé après son mandat que pendant, enfin d’après ce qui se dit. J’étais trop jeune pour vérifier, mais il a été élu un mois après ma naissance, une année que je retiens par conséquent. Deux hommes que tout oppose. Deux visions de l’Amérique. L’une progressiste et empathique l’autre conservatrice et individualiste. Laquelle devons-nous suivre puisque l’influence américaine nous a conditionné jusqu’à présent ? Ce n’est pas Macron qui dira le contraire… Il me semble que celle de Carter, peut-être utopiste, est une voie humaniste et intelligente vers l’avenir. Celle de Trump un repli sur soi et un rejet de l’autre. Comment peut-on parler d’expansionnisme vis à vis du Canada et vouloir fermer ses frontières d’un mur au Mexique ?

Les populismes ont le vent en poupe, l’Amérique en est aujourd’hui le témoin à nouveau. Nous y avons échappé de peu en France, mais le terreau y est encore trop fertile. L’Europe bascule doucement, l’Italie déjà, la Hongrie, l’Autriche, bientôt l’Allemagne si Elon décide de subventionner le AFD…

Jimmy est mort et il nous laisse avec les paranoïaques, les psychopathes, les schizophrènes. Le puritanisme aux vices cachés. Quelle est notre vision du monde à l’heure où les bougies s’éteignent et les brasiers s’allument ? L’Amérique va-t-elle continuer à protéger d’une main et sanctionner de l’autre dans un rôle de gendarme du monde, mais qui au final ne sert que ses propres intérêts mercantiles ? La paix avec la Russie promise par Trump est-elle sincère ou poudre aux yeux jetée par un pyromane récidiviste et démagogue ? Poutine vient de refuser la proposition du futur président américain, ils vont commencer leur bras de fer, j’espère qu’il n’y aura pas d’escalade… Le rêve américain est-il une chimère pour asservir par l’argent ? La guerre pour la paix est-elle un devoir pour la liberté ou un prétexte cachant un suprémacisme sournois ? L’ennemi de mon ami est-il mon ennemi ? Le clivage est une position réactionnaire et le choc des civilisations semble plus que jamais sous tension.

L’American Way Of Life laisse derrière lui beaucoup de dégâts, les antidouleurs tuent, les drogues ravagent, le modèle moisi doucement et la menace de guerre totale n’a jamais été aussi pesante ! Mr Carter votre Amérique méritait d’exister, car aujourd’hui c’est l’American Way Of Death qui nous pend au nez. Un détournement du fameux adage que j’ai mis en image dans une peinture grand format il y a quelques années mais qui résonne encore aujourd’hui avec l’actualité brûlante que l’on nous sert h24.

Pris en étaux entre un modèle libérale et individualiste et le modèle oligarchique et sectaire que représente la Russie, l’Europe se doit de réconcilier les deux mondes grâce à son fondement dans l’histoire et à sa vision humaniste des peuples et des différences. Le communautarisme est le vrai danger de la démocratie mais chaque communauté à sa place au sein du monde… c’est tout l’enjeu d’une harmonie équilibrée pour un monde plus juste. Merci Mr Carter d’avoir essayer d’apporter ce message de paix.

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Sébastien Sébastien

La sommation des cons…

C’est difficile de pouvoir l’éviter, le monde n’est pas fait pour nous assurer une consommation responsable et c’est bien un mal qu’il est important de souligner et de combattre.

N’as tu pas toi aussi des scrupules à acheter des choses qui ne répondent pas forcément à une éthique humaine ou écologique ? Puis de l’acheter quand même en sachant que tu ne participes pas par cet achat au bien-être de ce monde. Sous l’urgence, le besoin, la facilité, les questionnements et l’éthique s’effacent un instant, pour revenir un peu plus tard et nous infliger quelques scrupules.

Oui ça nous est tous arrivé, sans même que l’on s’en rende compte quelques fois. Vous savez ce t-shirt en promo fabriqué au Bangladesh dans des conditions humaines et écologiques déplorables. Ou bien ce jouet inutile qui a sauvé l’anniversaire de votre nièce ou fils et importé d’un pays qui laisse les enfants travailler. Ou encore ces courgettes d’Espagne en plein moi de janvier, boostées aux engrais interdits dans notre pays et défiant toutes concurrences alors que nos agriculteurs sont dans la misère et n’ont pas le droit d’utiliser les mêmes produits dangereux pour la santé…

C’est difficile de pouvoir l’éviter, le monde n’est pas fait pour nous assurer une consommation responsable et c’est bien un mal qu’il est important de souligner et de combattre. Encore faut-il en avoir les moyens ! Car cela coûte cher et en ces temps de crise économique on réfléchi à l’instant et pas à long terme. Cependant et comme beaucoup j’en ai fait l’expérience, à savoir de tester l’achat d’un produit cher, responsable, local, qualitatif, lorsque j’en ai eu l’occasion. Un pull, un simple pull uni, gris beige, en laine française, 90 euros ce n’est pas donné ! La conclusion que j’en tire est sans appel ! Ça n’a rien à voir avec un pull à 25 euros, et sur tous les points ! Il est chaud, vraiment je sens une différence indéniable, il est beau et il reste beau pendant 2 semaines facile, il ne se détend pas, ne peluche pas et pourquoi le garder sans le laver plus souvent ? Car il ne prend pas l’odeur corporelle, il ne sens rien, pas d’odeur de transpiration ! Et il est super bien taillé ! Carré propre impeccable ! C’est un luxe je l’admet mais en finalité que m’économise-t-il ? L’achat de plusieurs pulls de mauvaise qualité pour avoir un turnover régulier mais que le temps use assez vite, des lavages répétitifs, et un standing médiocre…

La conscience écologique et humaniste se manifeste ainsi, dans une consommation responsable au quotidien qu’il est important d’exprimer et d’inculquer aux nouvelles générations. Car l’on ne peut plus continuer à apprécier des choses qui ont provoquer une dégradation, que ce soit humaine ou biologique. Il y a de plus en plus d’amertume à consommer irresponsable, vous le sentez un peu peut-être lorsque vous vous délectez de fraises au mois de février non ? Elles n’ont pas le goût d’une fraise, elles ne sont pas sucrées, sont acides, belles certes mais c’est le seul point positif que l’on puisse leur attribuer et c’est tout l’enjeu des exploitants agricoles pour nous les vendre ! Pour cela ils utilisent de nombreux procédés artificiels gourmands en énergie et polluants. Ce qui laisse forcément un goût fade et amer car le visuel ne se mange pas…

On pourrait continuer dans les exemples, c’est à n’en plus finir… Comme cette habitude de plus en plus courante lors des anniversaires des enfants, les petits paquets remplis de chinoiseries qui ne tiennent pas deux jours, offerts à tous les invités ! En soi l'intention est bonne, vouloir faire plaisir, mais au final on habitue nos petites têtes à la possession de choses inutiles, de très mauvaise qualité, polluantes à la fabrication et qui finissent dans la poubelle de tri sans savoir si elles seront réellement recyclées.

Mais ce qui est important est surtout de prendre conscience que l’on ne peut apprécier une chose si l’on sait que celle-ci est dommageable. C’est souvent dur à assumer dans la vie de tous les jours car 90% de ce que l'on nous vend est dommageable ! Et c’est là le problème de nos sociétés consuméristes basées sur le profit. Un profit qui ne procure aucuns scrupules à ses instigateurs et bénéficiaires, car en tant que consommateur vous n’obtenez pas le réel bénéfices d’un produit, vous l’avez acheté donc c’est à perte pour vous. Nous ne sommes que les dindons d’une farce qu’il est primordiale d’enrayer. Les dirigeants de business de masse cherchent continuellement à nous créer des besoins que nous n’avons pas. Des besoins inutiles et futiles dont le point d’appuis est souvent notre plaisir et notre paresse. C’est tellement mesquin de vouloir nous toucher là où c’est sensible, c’est une perfidie au nom de l’évolution.

Je viens de voir un e-cigarette avec écran permettant de surfer sur les réseaux sociaux grâce à un écran incorporé et qui comptabilise des points de fidélité à chaque bouffée… Je ne sais pas vous mais moi ça me sidère ! Comment certains pays (ce n’est pas en France apriori) peuvent laisser de telles aberrations proposées à la vente ? Le poison est partout, le profit sans scrupules, nos vrais intérêts occultés par de faux besoins. S’en rendre compte est une chose, le combattre une autre. Certains en font leur cheval de bataille et c’est un combat difficile dans ce monde dominé par les lobbyings de toutes sortes. De plus la spéculation facile proposée par les plateformes de courtiers en ligne n'arrange pas les choses. L'exploitation des richesses des producteurs se fait à leur dépend par des individus ou des sociétés appâter par le gain rapide que la revente représente.

Les lois sont faites pour que l’économie tourne et que les richesses s’accumulent, pas pour que nos vie soient saines et équilibrées. Vous y verrez peut-être une vision complotiste du monde de ma part, ce n’est pas vraiment le cas, je pense que la liberté des marchés et l’appât du gain pousse notre monde dans une absurdité grandissante. Vous avez sûrement aperçu ces fruits épluchés et tranchés emballés dans du plastique ? L’image parle d’elle-même.

La décroissance est une notion grandissante dans notre conscience individuelle, du moins pour ceux qui en ont une. Elle semble être antagoniste à la notion de croissance que l'on nous rabâche sans cesse et raisonne donc comme une régression dans l’inconscient collectif. Notre société a donc peur de ce concept car il résonne avec un apriori de pauvreté et de dénuement. Pourtant, 80% de la planète n'a pas notre niveau de vie, il y a je pense un équilibre à trouver et il se fera inévitablement à nos dépends, à nous occidentaux.

Il est évident que je ne vous apprend rien en vous évoquant tout cela. Les médias consciencieux nous le rabâchent souvent. Mais à en juger beaucoup de comportements, je pense que l’éducation à encore un bout de chemin à parcourir. Surtout lorsque j’observe les caddies des gens sur les tapis de caisse des supermarchés ou les comportements d'incivilité écologique sur les voies publiques.

Et vous quels sont vos gestes et vos actions, petits ou grands, qui vous aident à ne pas culpabiliser de vivre dans une société boulimique ? À ce propos j’ai réalisé une œuvre qui traite de ce sujet, « Ethiquetage » ou l’éthique dans l’étiquette ;)… Je vous invite à la contempler dans mon catalogue.

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Sébastien Sébastien

L’IA, vous en pensez quoi réellement ?

Elle est arrivée presque du jour au lendemain, sans réellement prévenir. Des bruits de couloirs auraient pu nous donner l’alerte mais trop occupés à nos taches quotidiennes…

Êtes-vous confronté à cette pression actuelle que représente l’IA ?

Vous savez cette chose impalpable qui est en train de vous supplanter. Du moins si votre métier a un rapport avec l’informatique, ce qui représente énormément de monde aujourd’hui.

Elle est arrivée presque du jour au lendemain, sans réellement prévenir. Des bruits de couloirs auraient pu nous donner l’alerte mais trop occupés à nos tâches quotidiennes, nous n’avons pas su les interpréter. Quasiment tous les métiers du tertiaire sont concernés. Ce qui veut dire que vous n’êtes pas tout seul face à ce monstre prêt à vous dévorer. Nous avons tous je pense un avis sur la question. il y a les optimistes qui voient ce nouvel outil comme une opportunité révolutionnaire d’accélérer leur activité. Les pessimistes qui regardent cela d’un mauvais œil pensant que leur avenir professionnel est fini. Et il y a les dubitatifs ne sachant pas où se situer ni comment appréhender le problème.

Pour ma part j’ai exercé de nombreuses années un métier qui est aujourd’hui directement touché. Un métier que j’aime et qui m’a permis de vivre décemment jusqu’à présent. Un métier de passion, d’excitation, de plaisir et de fierté. Aujourd’hui nous sommes tous face à nous-même au pied du mur. Mais avant de prendre la décision de nous soumettre ou non à ce devoir de changement, nous devons peut-être nous poser certaines questions essentielles.

À qui profite l’IA ? À vous sûrement dans un premier temps mais en finalité ne se sert-elle pas de vous pour un bénéfice qui ne vous appartient pas ? Dans ce cas elle devient un outils permettant à d’autres d’exploiter votre force de travail de façon encore plus prolifique et au détriment de collaborateurs qui vous épaulaient dans la réalisation de vos projets. Vous êtes donc seul aujourd’hui à faire le travail de 4 personnes sans que votre emploi du temps ait bougé ! Mais où sont donc passé vos collègues alors ? Ils cherchent sûrement eux aussi à se réinventer, avec ou sans l’IA, le plus important est de pouvoir payer ses factures à la fin du mois.

L’IA est-elle éthique face à l’humanité ? C’est indéniablement une facilité puisque je n’ai plus à penser ni réfléchir ! Les choses se font toutes seules, mais est-ce vraiment un bonheur ? Ne participe-t-elle pas à un abrutissement des cerveaux ? Le travail n’est-il pas une fin en soi ? Pour certains peut-être pas, en ce qui me concerne oui, il l’était. Quand bien même se sentir inutile n’est pas forcément source de bien-être ! L’activité cérébrale construit l’individu, l’activité technique construit le savoir-faire. L’IA nous pousse donc dans une distanciation du savoir effectif qui aboutira je pense à une inévitable « décérébralisation » des individus. Les conséquences ne sont évidemment pas encore visibles, Je m’avance peut-être sur les résultats à long terme mais le raisonnement me semble logique.

Quelles causes sert l’IA ? De part l’accélération qu’elle représente, dans nos sociétés de marchés, sa finalité ne peut être que capitaliste car elle représente une économie significative tout en augmentant la productivité ou la qualité. Une économie au détriment de l’humain qui nous poussent dans nos retranchements afin d’envisager l’avenir. Apprendre à maîtriser l’IA induit de s’appliquer à savoir la manipuler, à connaître ses principes de fonctionnement au détriment de ceux pour lesquels nous l’utilisons. Car son utilisation n’est pas une fin en soi mais sa maîtrise peut en devenir une.

Aujourd’hui le dilemme se pose surtout pour les entreprises. Leur devoir de compétitivité les poussent à s’adapter en permanence aux exigences des marchés. C’est une course folle, qui dure depuis des décennies mais l’IA est en train de l’accélérer de façon vertigineuse ! Elles ont donc en responsabilité le devoir de formater leurs partenaires, et ce partenaire c’est vous, c’est moi, c’est nous. Vont-elles toutes avoir une éthique humaniste afin de garantir à l’Homme sa place dans la fabrication de richesse, sa place dans le groupe, sa place dans la société ? L’automatisation de la production ne date pas d’hier, cependant la pensée, la réflexion, la conception, ne faisaient pas encore partie de ce processus. Aujourd’hui L’IA est sur le point de prendre d’assaut cette matière grise qui nous définit individuellement et collectivement.

Cependant voici ce que nous répond une IA lorsqu’on lui demande comment sortir de la matrice : « Si j'étais humain, je chercherais à sortir de la matrice en questionnant constamment tout ce que je crois savoir. Je m'intéresserais aux sciences, à la philosophie et aux arts pour élargir ma perspective du monde. Je cultiverais des relations authentiques avec les autres pour me libérer de la solitude et de la manipulation. Je me tournerais vers la nature pour me reconnecter à quelque chose de plus grand que moi. Enfin, je mettrais mes compétences au service d'une cause qui me tient à cœur pour donner un sens à ma vie. »

C’est assez stupéfiant comme réponse ! Comme le dis Yann Le Cun, vice président et Chief AI Scientist de Facebook, “l’intelligence artificielle n’est pas une réelle intelligence, car elle ne constitue pas elle-même sa finalité à l’utilisation de l’intelligence, elle répond à une vraie intelligence, la nôtre. Elle en est à ce point aujourd’hui mais les recherches en la matière progressent à une vitesse folle et dans un futur proche où peut-être lointain, L’IA sera capable de réfléchir par elle même en passant par l’analyse des sentiments. Connaître des sentiments pourra influencer son comportement, le tout est de savoir dans quel but, dans quel programmation.“

L’IA puise donc ses sources chez l’humain. C’est nous qui nourrissons son savoir, de façon invisible elle compile toutes nos réflexions lorsqu’on l’utilise, afin d’améliorer sans cesse sa pertinence. Nous fabriquons nous même la bête qui nous dévore. Une boucle qui je pense n’est pas très vertueuse. La solution serait donc peut-être de se retourner vers le réel. Trouver une activité, une passion, un but, ancré dans la vraie vie, dans Notre vie à chacun, afin de donner un sens plus humain à nos actions, à nos passions, à notre travail.

La réalité du vivant, la matière, le corps, les sentiments, les émotions, sont des choses bien réelles qu’aucune IA ne pourra nous enlever. Mais en tombant sur des vidéos de peintures réalisées par des robots, d’ici quelques années, je n’ose imaginer ce que les machines pourront faire… Cette fuite en avant qu’elle représente est peut-être l’opportunité de revenir à des fondamentaux déjà trop estompés par la digitalisation du monde. En ce sens l’IA pourra éventuellement nous aider à devenir ce que chacun aimerait être de part sa facilitation dans notre accès à l’autonomie. Serait-ce l’avènement de l’ère de l’individu dans sa véritable réalisation de soi qui commence, ou bien l’enveloppe qui sellera chacun de nous dans sa bulle ?

Pour ma part j’ai décidé de ne pas tomber dans cet abîme virtuelle sans pour autant faire l’impasse sur mon métier, créer des images, des visuels, des émotions. La peinture qui a toujours été une passion est donc tout naturellement devenue mon lien direct avec la réalité du monde, la réalité humaine. Car l’IA ne sera jamais artiste, elle ne sera jamais moi, elle ne sera jamais toi ! L’IA est magique car elle commence à se rapprocher de l’imaginaire humain, pouvoir réaliser n’importe quoi sur un ordinateur simplement en décrivant ce que l’on veut est vertigineux ! et grisant… Lorsque j’ai commencé à créer des images avec, j’ai ressenti une énorme satisfaction dans le résultat que cela m’avait produit. Le ressenti d’aboutissement lorsque l’on est fier de son travail. Et une nuit, j’ai rêvé posséder des pouvoirs de mes mains pouvant matérialiser n’importe quoi ;). Un rêve qui marque ! je me revoie encore dedans. Mais au final mon esprit a imaginé et c’est la machine qui a réalisé. Ce n’est donc pas mes capacités techniques qui ont abouti ce travail, ce n’est pas mon corps qui est en lien avec ce travail, seulement mon esprit. Mais l’Art n’a-t-il une relation qu’avec l’esprit ?

L’Art est un bon moyen de se reconnecter au réel et aux humains. La charge plastique de mes œuvres saura vous apporter une émotion bien réelle de part sa présence. Les œuvres que je vous présente ici sont le fruit de mes diverses réflexions intérieures sur des sujets sociétaux comme celui-ci qui nous préoccupent tous.

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*photo by freepik

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